Historique du Domaine Du prieuré de PUY-JOBERT
Ce domaine a appartenu durant de longs siècles à l'abbaye de FONTGOMBAULT. Il lui a sans doute été donné au cours du XII EME siècle par un grand propriétaire foncier d'alors comme d'autres domaines de la région. Comme les archives de l'abbaye ont brûlé en 1569 lors des guerres catholiques et protestants, nous ne savons ni la date de la donation ni le nom du donateur.
Il est très probable que le domaine agricole existait déjà avant l'arrivée des moines.
L'exploitation s'étendait sur une trentaine d'hectares à la révolution elle a dû être plus vaste à l'origine.
Le nom Puy Jobert vient du latin : podium qui signifie tertre, petite butte et qui a donné puy en français. Quant à Jobert c'est sans doute le nom d'un propriétaire du domaine du Moyen Âge le mot s'est orthographié de différentes façons aujourd'hui on a pied Jaubert.
Nous savons peu de chose des débuts du XIV siècles les moines de FONTGOMBAULT s'intéressent beaucoup à la mise en valeur des étangs de Brenne comme d'ailleurs les moines de saint Cyran. Puy Jobert est au centre de ses intérêts et devait permettre de gérer les nombreux étangs de l'abbaye se trouvent dans ses fonds l'étang de Fontgombault, l'étang Rilolet, l'étang du Près blanc, l'étang de la Millardière.
Vers le milieu du XIV siècle, à cause de la guerre de cent ans, la petite communauté se réfugia à l'abbaye et il est probable que les moines n'y résidents plus dès lors de façon permanentent au prieuré.
Les bâtiments souffrirent de la guerre de franco anglaise, car ils ont été reconstruits la fin du XV SIECLE, on leur donna un embryon de défense avec une tour et des fossés rempli d'eau qui entouraient complètement les bâtiments.
La chapelle romane dont on voit encore une partie fut aussi très endommagée.
Avec l'instauration de la Commende, peu après 1516, le domaine fut attaché à la mense abbatiale qui procurait des revenus à l'abbé commendataire , celui-ci l'afférant à un homme d'affaires chargé de l'administration, contre versement de la rente.
En 1569, le prieuré eut à souffrir des déprédations des gens de guerre d'abord des troupes royales puis des protestants, les premiers s'adjugèrent les récoltes et vidèrent les étangs pour prendre le poisson, en août l (abbaye de Fontgombault fut prise et brûlée qui enlevèrent du bétail à PUYJOBERT et l'année suivante les prêtres au service du ROI furent logés près du Blanc en février et mars, on mit alors les bœufs en sécurité.
Les communautés religieuses furent également obligées par le pouvoir royal d'aliéner certains de leurs biens pour alimenter le trésor royal, ainsi en 1569 furent vendus les terrages de la Bougère de la Jarrige de Chauvigne et de Brillebault.
Il y eut une autre aliénation en 1571 plus ou moins frauduleuse au profit de RENE DE NAILLAC, à cette époque les seigneurs voisins s'arrangent à mettre la main sur beaucoup de biens monastiques, par l'intermédiaire d'abbés à leur dévotion.
En 1674, le nouveau prieur, Dom ANDRIEU, s'opposa à ces exactions et restaura l'observance monastique, il parvient à récupérer certains des biens aliénés un siècle auparavant mais pas les étangs restés aux mains des seigneurs de Rochefort sur Creuse.
En 1754, le parlement de PARIS imposa une redistribution des menses de l'abbaye et le prieuré de puy Jobert fut placé dans le deuxième lot, destiné à payer les charges de l'abbaye, son administration revenant à l'abbé commendataire.
Le dernier abbé commendaire obtient de l'archevêque de bourges en 1786 que les chapelles des différents prieurés dont Puy Jobert puissent être désaffectées et éventuellement destinés à des fins profanes. Il avait également l'intention de détruire les bâtiments superflus pour l'exploitation agricole. Il n'eut pas le temps de mettre à bien ses projets avec la révolution, les biens ecclésiastiques furent déclarés biens nationaux et vendus par les municipalités.
Le district du blanc fut chargé de la vente de l'abbaye de Fontgombault et d'une partie de ses domaines. Dont celui de puy Jobert. Celui -ci au lieu le 2 juillet 1791 ci-joint copie de l'acte.
L'acquéreur fut Madame DUPIN, femme de Claude Dupin marie en deuxième noce qui était le fermier général du roi et marquise du blanc et de Rochefort sur creuse.
Connu pour son amour des lettres et très belles femmes, Madame Dupin hérite à la mort de son mari et par moitié d'une très grande fortune dont le château de Chenonceau.
Ayant perdu son fils très jeune et sa sœur, Madame Louise de fontaine Dupin reporte toute son affection sur ses deux neveux René VALLET de Villeneuve et Auguste. À sa mort Madame Dupin lègue, le domaine de Puy Jobert et le marquisat du blanc a Auguste et à René le château de Chenonceau.
À sa mort en 1837, le marquisat du blanc restant indivis entre madame de Léonce de Villeneuve et les enfants mineurs fut vendu par licitation. Madame Léonce en acheta une partie et le reste fut vendu à des spéculateurs. Le bien fut vendu à un notaire parisien HENRY CLAPIER qui le vend en 1936 à Monsieur JOSEPH BRICAULT agriculteur ayant vendu sa ferme en Anjou en 1936 et le lègue à sa fille Emilienne âgée de 17 ans mariée à Monsieur ANDRE CARTRON en 1963.
Monsieur et Madame CARTRON reprennent la bâtisse et y réalisent des travaux de commodité (chauffage électricité). À sa mort en 2012 le bien reste en indivision et ce après une longue période de négociation que son fils pierre CARTRON en 2020 acquière par licitation l'ensemble du domaine. La bâtisse et les 25 ha de terres sont rachetés par David CARTRON en 2020 afin de conserver le bien dans la famille et pour cela entame un programme de restauration pour de l'Eco tourisme.
Le 18/11/2022 .
Remerciements
Je tiens à remercier tous particulièrement le frère archiviste de l'abbaye de FONTGOMBAULT et les archives départementales de l'Indre ainsi que l'archiviste du château de Chenonceau.
Cartron David actuel propriétaire du bien.